Le Canal de Savières

Long de 4 kilomètres, le Canal de Savières sert de réservoir naturel des eaux du Lac du Bourget vers le Rhône.

De grands personnages tels que Jules César, le pape Innocent IV, Alexandre de Médicis, Victor Amédée III ou Napoléon III empruntèrent ce canal pour se rendre de Savoie en France. Des barques chargées de nombreuses marchandises (sel, draps, objets de mercerie…), en provenance d’Orient, passaient à Chanaz puis remontaient le Rhône jusqu’à Seyssel où des chars les attendaient pour être transportées à Genève.

C’est en 1983 qu’une écluse de 18 mètres sur 5,25 mètres a été installée à Chanaz pour rétablir la communication entre le canal et le Rhône. L’eau de ce dernier, par le Canal de Savières, unique en Savoie, permet au lac du Bourget d’être au niveau (231,50 mètres en été, 231,20 mètres l’hiver).

Entre 1976 et 1987, de nombreuses fouilles ont révélé la présence de l’Homme au Ve siècle après JC à Portout, hameau traversé par le Canal de Savières, par la découverte de vestiges et céramiques gallo-romaines, actuellement exposées au «musée gallo-romain Les Potiers de Portout à Chanaz en Savoie».

Le Canal de Savières est un des rares cours d’eau d’Europe dont le cours peut s’inverser naturellement et en intégralité lors des crues du Rhône. Utilisé comme voie navigable depuis l’époque du Néolithique, il est à l’heure actuelle un passage touristique prisé, reliant les ports du Lac du Bourget jusqu’en Chautagne, en passant par le charmant village de Chanaz et offrant d’inoubliables croisières au coeur d’une majestueuse nature.

Depuis des millénaires, l’eau a rythmé la vie autour du lac du Bourget. A la fin du Ier siècle après JC, une civilisation romaine s’installa sur les rives du Lac à Aix-les-Bains avec la création des thermes romains. Ces thermes antiques ont été agrandis au début du IIème siècle de notre ère jusqu’à atteindre à leur apogée, une superficie de 6000 m². Peu à peu abandonnés au cours du Moyen-âge, ils disparaissent sous une coulée de boue. Les vestiges des thermes gallo-romaines sont exposées dans les sous-sols de la Villa aixoise du célèbre poète Lamartine.

De nouveaux thermes sont construits à la fin du XVIIIème siècle lorsque les villes thermales reviennent à la mode. Les premières stations touristiques ont été créées pour des raisons médicales, la santé constituant la première motivation de ces séjours, les curistes profitent rapidement de loisirs mondains ou sportifs pour se distraire en dehors des soins.

Sous l’influence de sa fille Béatrice, la Reine Victoria eut un coup de coeur pour la cité thermale où elle vint en villégiature à trois reprises entre 1885 et 1890. A l’hôtel de l’Europe, où séjourna sa fille lors de sa cure en 1883, la Reine préfère une vaste dépendance dans le parc de l’hôtel, la maison Mottet (avenue des fleurs). Lors de ses séjours à Aix-les-Bains, la Reine, sous le pseudonyme Comtesse de Balmoral, aime par-dessus tout parcourir la campagne à la découverte des paysages lui rappelant l’Ecosse qu’elle aime tant. Les côtes sauvages du Lac du Bourget lui rappellent celles du Lac Lomond, le plus grand lac d’Ecosse. Elle n’hésite pas parfois à pousser son attelage jusqu’au Col du Chat. Une expédition la mène à la Chambotte où elle peut embrasser du regard l’ensemble du lac, du Grand Colombier aux Belledonnes, avec une splendide vue sur la mystérieuse Abbaye d’Hautecombe.

Le Lac du Bourget symbolise la beauté romantique depuis les séjours du poète Alphonse de Lamartine.

Les bords du lac ont été un lieu de villégiature et ont séduit également de nombreuses célébrités comme les écrivains Stendhall, Alexandre Dumas, George Sand…

Texte : Laura Dimanche