L’observatoire du lac du Bourget

Envie d’une petite promenade en famille mêlant nature et culture ? 
L’observatoire du lac du Bourget offre un point du vue original tout en proposant un aspect pédagogique afin de mieux comprendre cet espace naturel protégé.

Les rivages du lac du Bourget possèdent une étendue de marais exceptionnelle notamment sur toute sa partie sud. Un espace naturel abritant une faune et une flore spécifique et rare. A tel point que cette zone est protégée depuis 1988 par un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope. Le Conservatoire du littoral et des espaces lacustres est propriétaire du site depuis 1991. Il en a confié la gestion au Conservatoire des Espaces  Naturels de la Savoie (CEN 73) et l’animation du site à la FRAPNA Savoie.

Ensemble ils ont réalisé « l’observatoire du sud du lac ». Ce point d’observation de type mirador permet la découverte de la faune et de la flore présentes sur ce site préservé de tout aménagement. Il abrite la plus grande roselière du lac et accueille une forte concentration d’oiseaux hivernants comme le milouin, le foulque ou le morillon. Quelle que soit la saison, observer la vie de ce marais est riche d’enseignements et de curiosités. L’hiver, c’est un endroit capital pour l’hivernation des oiseaux d’eau. Sa situation géographique sur un axe de migration entre le nord et le sud de l’Europe explique la présence de nombreuses espèces d’oiseaux : le lac du Bourget est à la fois lieu d’hivernage d’intérêt mondial, de halte migratoire et de reproduction pour plus de 200 espèces d’oiseaux. Le printemps marque le temps fort de la période des amours et des parades et il est passionnant de guetter la plus spectaculaire d’entre elles : celle du Grèbe huppé. Avec l’arrivée de l’été, toute la vie du marais devient visible : libellules, tortues, serpents et rongeurs cohabitent avec les oiseaux qui sont occupés à élever leurs petits.

Un refuge exceptionnel pour la biodiversité

Les roselières, composées essentiellement de roseaux, de massettes et de scirpes, abritent également des plantes immergées ou flottantes comme les nénuphars. Elles jouent un rôle capital pour le bon fonctionnement du lac. Grâce à leur système racinaire, filtre naturel, elles contribuent à l’amélioration de la qualité de l’eau. Réservoirs de biodiversité, elles permettent à de nombreuses espèces animales de trouver un refuge, de se nourrir et de se reproduire.
Mais la surface de roselières a très fortement diminué depuis le début du XXème siècle, suite à la régulation des niveaux du lac du Bourget et à l’urbanisation avec, par exemple, la construction de routes, de ports et les différents aménagements des rives.
Pour sauver ces milieux remarquables, indispensables à l’équilibre du lac, le Conservatoire d’espaces naturels a expérimenté divers techniques de restauration par « génie écologique », avec notamment des plantations. Il organise également des ramassages de déchets dans les roselières.

Réintroduction de la tortue Cistude

Cet espace naturel a aussi fait l’objet en l’an 2000 d’un programme de réintroduction de la Cistude d’Europe, une tortue d’eau douce protégée. Plusieurs facteurs avaient conduit à sa disparition : les activités humaines ont peu à peu réduit ses milieux de vie tels que les étangs et les mares, ainsi que ses espaces de ponte sur les coteaux secs. De plus, elles étaient fréquemment victimes d’accidents de pêche en se retrouvant prises dans des filets ou dans des hameçons. Enfin, la concurrence avec sa cousine venue d’Amérique a accéléré sa disparition. En effet, la tortue à tempes rouges (ou tortue de Floride), très populaire dans les années 1980, était souvent offerte aux enfants comme animal de compagnie. Lorsque qu’elle atteignait sa taille adulte, devenue assez encombrante, elle finissait parfois relâchée dans les eaux du lac du Bourget. Elle entrait alors directement en concurrence avec la tortue Cistude en s’appropriant son territoire. Depuis quelques années, le Conservatoire du Patrimoine Naturel de la Savoie a décidé de mener un programme de réintroduction de la Cistude. Les tortues ont été placées dans un bassin d’acclimatation un an ou deux puis relâchés dans l’étang des Aigrettes. Elles étaient munies de microémetteurs afin de suivre leurs déplacements, la façon dont elles occupaient l’espace, etc… 36 tortues Cistudes ont été relâchées entre 2000 et 2002 et quelques mois plus tard, on pouvait observer les premières naissances de Cistudes sur le domaine de Buttet.

Château de Thomas II

En 1248, le comte de Savoie Thomas II fait construire un château sur un terrain cédé par les moines. L’édifice, considéré comme l’un des plus beaux châteaux du Moyen Age, prend des allures de forteresse après avoir été un simple rendez-vous de chasse de la maison de Savoie.

Aujourd’hui caché dans les marais protégés qui bordent le lac, le château fait l’objet d’un programme de fouilles et de restauration. Ses quatre tours ont été relevées, dégageant un vaste espace central où sont organisés concerts et fêtes historiques.

Les ruines du château de Thomas II, appelé également château du Bourget ou encore château des comtes de Savoie font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 21 mars 1983.