Poisson

Le Théâtre Charles Dullin

19 janvier 2023

Doriane

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Incontestablement l’une des plus belles salles à l’italienne de France, il est souvent surnommé la «petite Scala», du fait de sa conception interne qui rappelle le célèbre opéra milanais.

Le théâtre Charles Dullin fut construit en 1824 grâce au Général de Boigne, puis détruit par un incendie en 1864. Tel qu’on le voit aujourd’hui c’est un théâtre reconstruit à l’identique, à la même place, d’après des plans de Charles-Bernard Pellegrini et Joseph-Samuel Revel – les mêmes que ceux de l’édifice précédent.

Le rideau de scène, peint par Luigi Vacca en 1824 et offert la même année à la ville de Chambéry par le roi Charles-Félix de Savoie, représente «La descente d’Orphée aux Enfers». Datant de l’origine et épargné par l’incendie, il fut convoité par la Grande-Bretagne, qui voulut l’acheter à la ville en 1922, mais la population chambérienne s’opposa à cette vente. Malheureusement, il se dégrada énormément d’année en année, au point qu’il ne pouvait plus être abaissé.

Durant le XXe siècle il y eut beaucoup de dégradations. Alors l’Académie de Savoie décida de lancer une souscription publique pour financer la restauration. Celle du rideau d’abord, puis celle du grand salon, de conception typiquement italienne avec une forme en fer à cheval composée de quatre galeries rigoureusement superposées.

D’abord lieu de bal puis de concerts, rappelant la décoration du Palais Garnier à Paris, il profita notamment d’une nouvelle décoration en rouge et or. Une autre restauration encore a permis de diminuer le nombre de places de 800 à 450, pour apporter confort aux spectateurs.

De nombreux financeurs et mécènes se sont engagés pour permettre les travaux, parmi eux le Crédit Agricole des Savoie et la Fondation Crédit Agricole Pays de France, la Ville de Chambéry, le Conseil Départemental de la Savoie, l’académie des Sciences belles lettres et arts de Savoie.

L’équipe de restaurateurs fut pluridisciplinaire, composée de restaurateurs de différentes spécialités telle la peinture, les supports, le textile, ainsi que de Jean-Luc Simonini, peintre scénographe, spécialiste de la réalisation de décors de théâtre, et consultant. Le chantier de restauration fut mené sous le contrôle scientifique et technique du service des monuments historiques de la DRACCe vestige du Second Empire possède aujourd’hui le label de « scène nationale », tout comme l’Espace Malraux tout proche, et il est classé pour partie au titre des monuments historiques de France. Chose rare, son rideau de scène fait lui aussi l’objet d’un classement, au « patrimoine mobilier français ».

C’est au XXe siècle également qu’il prit le nom de l’acteur et metteur en scène savoyard Charles DullinQui était Charles Dullin ?

Né à Yenne en Savoie, fils d’une famille de dix-neuf enfants, il s’intéresse tôt au théâtre. Il devient metteur en scène, acteur de théâtre et de cinéma français. Ses cours pour former ses élèves sont faits d’improvisations et de mimes mais il y défend le théâtre à texte. En tant que metteur en scène, il s’inspire d’auteurs étrangers tels Pirandello, John Ford ou Shakespeare, mais aussi d’auteurs français tels Labiche, Molière, Musset, Aristophane, Sartre, Achard.

Il est l’un des membres fondateurs du Cartel des quatre, en 1927, aux côtés de Louis Jouvet, Gaston Baty et Georges Pitoëff. Il fut convié à la Comédie-Française pour monter le Mariage de Figaro et du Pirandello. Il enchaîna les succès jusqu’à la guerre, puis il mourut le 11 décembre 1949 à Paris, aussi pauvre qu’il y était arrivé.

Si vous souhaitez admirer un joli portrait de Charles Dullin (une huile sur toile de Tonia Cariffa), allez au musée des Beaux-Arts de Chambéry ! A noter aussi, pour la petite anecdote, que la place principale de son village natal de Yenne, porte désormais son nom.

Le grand prix Charles Dullin est la plus haute distinction attribuée par un jury de spécialistes à l’un des spectacles sélectionnés pour participer à la Biennale Charles Dullin organisée en alternance avec le Masque d’Or. Il est attribué à l’issue d’un festival national de la FNCTA, composé de 3 spectacles finalistes sélectionnés. Ce prix a pour objectif de contribuer au développement, à la promotion et à la diffusion du théâtre amateur en France.

Bon à savoir : des visites guidées du théâtre sont désormais possibles en compagnie d’un guide-conférencier, afin de découvrir le théâtre, son univers, ses décors, son histoire.

Réservations sur le site de www.chambery.fr

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