Poisson

Les Incontournables, curiosités et lieux insolites

14 mars 2017

Sophie Extier

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Parmi les lieux incontournables autour du lac du Bourget nous vous emmenons à la découverte de la côte sauvage avec un petit détour par la dent du chat et sa fameuse légende. Sans oublier le château de Bourdeau
au pied du Mont du chat et sa vue imprenable sur le lac…

Escapade le long de la côte sauvage

Les belles journées d’été incitent à la balade et les croisières sur le lac du Bourget offrent une multitude de possibilités. Parmi les nombreuses excursions proposées par la Compagnie des bateaux, la croisière « découverte » permet de rejoindre la fameuse côte sauvage. Alors pourquoi ne pas s’offrir un petit tour sur le lac ? Après avoir embarqué au port d’Aix les Bains, nous nous dirigeons vers la côte ouest en traversant le lac dans sa largeur, ce qui nous permet d’apprécier toute son étendue. Nous sommes sur le plus grand lac naturel d’origine glaciaire entièrement français. Cédric Bourdin, notre pilote, nous explique avec beaucoup de pédagogie, la faune, la flore et la géologie du lac du Bourget.

Située côté ouest, la côte sauvage est l’endroit le plus paisible du lac. Elle s’étend sur 8 km environ, entre le village de Bourdeau et l’Abbaye d’Hautecombe. Elle est protégée depuis le début des années 80 par la loi littorale, une loi qui interdit toute construction à moins de 100 m du rivage. De toute façon le rivage ne le permet pas puisque la montagne tombe à pic dans l’eau et laisse seulement quelques petites criques et plages se former comme la grotte Lamartine ou la plage des Meuniers.
Sur la gauche du bateau, nous apercevons la montagne fétiche du bord du lac, la montagne de l’épine, avec sa fameuse dent du chat dont le sommet est un pic très pointu (voir la légende de la dent du chat un peu plus loin). Devant nous, la montagne de la Charde, laisse entrevoir à mi-hauteur, un petit sentier de randonnée qui serpente entre les arbres. En partant du village de Bourdeau il faut compter environ 4h de marche jusqu’à l’Abbaye d’Hautecombe, soit 10 km de randonnée pour un dénivelé cumulé de 600m.

En contrebas, la plage des Meuniers, seule plage de la côte sauvage, ressemble à un petit coin de paradis avec ses galets blancs. Accessible uniquement en bateau, elle ravit les plaisanciers qui viennent s’y arrêter le temps d’une baignade loin de la foule…

La couleur de l’eau du lac est très variable. En été elle se rapproche souvent du vert émeraude. Cette couleur s’explique par la présence d’un micro organisme d’origine végétale, le phytoplancton. Ce plancton est très important pour le lac puisqu’il permet l’oxygénation de l’eau par l’apport d’oxygène grâce à la photosynthèse. Attiré par la chaleur, ce plancton remonte donc tout naturellement en surface durant les périodes estivales, donnant au lac cette jolie couleur vert émeraude.
Nous apercevons l’abbaye d’Hautecombe, tandis que nous prenons déjà le chemin du retour vers Aix-les-Bains. Cette nouvelle traversé du lac nous permet d’admirer encore une fois, mais de plus loin, cette magnifique côte sauvage qui porte si bien son nom.

La légende de la Dent du chat

On raconte souvent dans la région, l’étrange histoire de la dent du chat, cette montagne située sur la rive ouest du lac du Bourget.
Il y avait, jadis, un pêcheur qui vivait avec sa femme et ses cinq enfants dans une maison située non loin du lac. La famille subsistait grâce au produit de la pêche qui était bien inégal.
En période d’abondance, le pêcheur vendait le surplus de poissons au marché et l’argent qu’il en tirait lui permettait d’acheter de quoi manger les jours de mauvais temps.
Un jour, malgré les efforts et la patience du pécheur, aucun poisson ne vînt mordre à sa ligne. Pas plus de carpe que de tanche, de truite ou d’omble chevalier. A midi, découragé, le malheureux implora le ciel et jura de remettre à l’eau, en signe d’offrande, le premier poisson pêché.
Le miracle eût lieu et à peine eût-il trempé l’hameçon dans l’eau qu’il sentit bouger sa ligne.
Le pêcheur souleva sa canne et sorti de l’eau un énorme poisson. Il n’en avait jamais vu d’aussi gros. Regrettant la promesse qu’il venait de faire, il jeta le poisson au fond de sa barque et continua son activité en se promettant de rejeter le prochain.
Mais un autre poisson vint taquiner sa ligne, encore plus gros que le premier et le pécheur n’écoutant pas sa conscience, ne le remit pas à l’eau malgré sa promesse.
A la troisième prise, le fil se tendit et la canne se plia. Il tira de toutes ses forces et sortit du lac un gros chat noir qu’il emmena dans sa barque.

Il lança de nouveau sa ligne, mais la chance avait tourné, plus rien ne mordit.
En fin de journée il rentra chez lui et sa femme le félicita pour les poissons. Elle voulu se débarrasser du chat mais les enfants s’y opposèrent et décidèrent de l’adopter.
Dès lors, le pêcheur n’attrapa jamais plus de poissons. Après plusieurs tentatives non fructueuses, il vendit sa barque et chercha un autre métier. Il devint bûcheron.
Le chat noir, quant à lui, devint de plus en plus gros et se montrait de plus en plus agressif envers les enfants. Il fallut s’en séparer.L’homme n’osa pas le tuer par crainte de malédiction car il était très superstitieux. Il décida d’abandonner l’animal dans la montagne et de le chasser à coups de  pierres. Le chat ne revint jamais mais il fit parler de lui dans la région. Il devint énorme et s’attaqua aux troupeaux, puis aux femmes et aux enfants. Les villageois étaient terrorisés n’osaient plus sortir.

Le mauvais sort continua de s’abattre sur l’homme qui perdit son métier de bûcheron suite à une blessure. Et un matin, on le retrouva mort dans sa maison avec sa femme et leurs cinq enfants. C’était l’oeuvre du chat du lac.
Ce dernier continuait à grossir et avait même atteint la taille d’une panthère. Il s’attaquait désormais sans crainte aux hommes les plus robustes. Il avait élu domicile dans une grotte tout près du col qu’empruntaient les voyageurs se rendant au lac du Bourget.

De passage dans la région, un courageux soldat décida de combattre le chat et finit par le tuer avec son arquebuse. L’animal roula sur les pentes abruptes de la montagne et disparut dans les eaux profondes du lac.
Le soldat fut acclamé comme un héros et son exploit fêté dans toute la région.
On raconte que durant la bataille, le chat perdit une de ses canines qui se planta dans la montagne qui devint la Dent du Chat.

Le château de Bourdeau, une longue histoire.

Le château de Bourdeau, situé sur la commune du même nom, au pied du Mont du Chat, serait l’un des plus anciens de Savoie. Bâti au XIe siècle, il devient la propriété de la famille de Seyssel dès 1263 puis il est légué aux Jésuites de Chambéry en 1671. Ces derniers le cèdent à Claude Antoine Sallier de la Tour de Cordon, premier président de la Chambre des comptes. Ses descendants le conservent jusqu’à la Révolution française au cours de laquelle il sera fortement endommagé et vendu comme bien national.
Le bâtiment renaît en 1875, sous l’impulsion de son propriétaire Joseph Girod qui le restaure entièrement avec la participation de Pellegrini, l’architecte des thermes, du Casino Grand Cercle et de plusieurs hôtels d’Aix-les-Bains.
À la fin du XIXe siècle, la Reine Victoria rend plusieurs fois visite aux propriétaires.
Le château de Bourdeau est présent dans la littérature française : Honoré de Balzac y a séjourné et a d’ailleurs donné une description précise et romantique du lac du Bourget dans son roman « La peau de chagrin ». George Sand quant à elle le choisit pour cadre de son roman « Mademoiselle la Quintinie ». Alphonse de Lamartine y a également séjourné. Le château de Bourdeau est acheté, en 1880, par Alexis Gigot de Villefaigne, ancien joaillier à Saint-Pétersbourg ; ses descendant le posséderont jusqu’en 2010, date à laquelle il sera vendu à une famille parisienne. De 2015 à 2016, d’importants travaux permettent de restaurer le château qui est réhabilité en hôtel de charme et restaurant gastronomique appelé le « chat qui nage ». Delphine et Sion Evans gèrent aujourd’hui l’établissement ouvert depuis juillet 2016.

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